Vientiane – Thakhek :

Du 1erau 14 Février:

J’arrive à Vientiane au milieu de la nuit, ce qui n’est pas forcément la meilleure idée pour trouver une auberge. Après quelques détours dans ce qui me semble être le centre-ville, je rencontre un groupe de jeunes prenant l’apéritif en face d’une Boucherie-Charcuterie française au environ de minuit. Je m’arrête à leur hauteur pour leur demander ma route. Sans me répondre ils m’invitent à partager une Bière Lao à l’occasion du nouvel an vietnamien. J’apprends alors qu’un d’entre eux est vietnamien et parle français couramment !  Il m’explique qu’il a appris la langue en travaillant aux cotés de « Monsieur Jean-Claude », le propriétaire des lieux, pendant une bonne demi-heure il me vente la richesse de la culture française ainsi que nos bons petits plats, j’en ai l’eau à la bouche ! Mon hôte finit par m’indiquer une auberge pas chère à quelques centaines de mètres.

Mon visa laotien expirant dans un peu plus de deux semaines, je me rends au service d’immigration afin de le prolonger. Sur place je fais la rencontre de Sandra et Pierre, deux bourguignons, venu en Asie du Sud Est, profiter des joies du cyclotourisme. Finalement et grâce à leurs conseilles je décide de refaire mon visa à Thakhek en passant la frontière lao-thaïlandaise, pour le même prix et le double de jours. La capitale, mise à part son arc de triomphe (Patuxay) et l’esplanade du Pha That Luang, avec la statue du roi Setthathirat, n’a pas grand intérêt à mes yeux.

Le mercredi 5 février, je me remets en route en compagnie de Sandra et Pierre qui se dirigent également vers le sud. Sur les conseils de Pierre nous empruntons une voie secondaire afin d’échapper à la monotonie de la route N°13. Pour sûr cette nouvelle route n’est pas monotone, une vraie piste de Paris-Dakkar. Nous parcourons 32 km et finissons la journée ocre de poussière ! Le lendemain nous atteignons le Buddha Parc. Ce site touristique est une œuvre artistique  initié en 1958 par Luang Pu Bunleua Sulilat, un chaman-prêtre-yogi. Le parc dénombre près de 200 sculptures aux influences bouddhistes et hindoues, un concentré de l’univers fantasmagorique sud asiatique (voir les photos)! Le soir venu, toujours sur une route annexe nous décidons de nous arrêter dans un temple pour essayer d’y passer la nuit. Les moines à ma grande surprise sont très accueillants et accèdent instantanément à notre requête. Le lieu est magnifique et empli d’une spiritualité quasi palpable. Cette expérience et pour moi une révélation, terminé les auberges couteuses et vive l’authenticité des temples bouddhistes !

Au réveil je me vois contraint de rebrousser chemin jusqu’à Vientiane où se trouve mon passeport laisser dans une auberge. Heureusement je suis proche de la nationale et la capitale se trouve à seulement 40 km. C’est une chance que les moines nous aient demandés nos passeports la veille (chose complétement inhabituelle), quelques jours plus tard et  le détour m’aurait coûté beaucoup plus chère. Je parcours 140 km dans la journée pour rattraper mes compagnons de routes. Le soir venu, j’arrive dans le village de Thabok où, par chance, j’aperçois leurs vélos dans la cour d’une guest house, je m’apprête à leur faire la surprise mais je me rends rapidement compte qu’ils ne sont pas dans leur chambre. Je me dirige alors vers un temple à l’entrée de la ville dans l’espoir d’y passer la nuit. A mon arrivé je suis littéralement emporté par une foule de laotien en délire, tournant autour du temple, dansant, chantant et jetant du riz à tout va. Le spectacle est grandioses, tous les locaux sont habillés en costumes traditionnels et portent entre leurs mains des bougies, seules lumières éclairant les lieux ! Après être passé à deux doigt d’un mariage avec une charmante laotienne (avec la bénédiction de la grand-mère), je suis une nouvelle fois emporté par deux jeunes laotiens. Mes nouveaux amis, sont frères et insistent pour que je vienne partager le repas chez leur grand-père. J’abandonne alors mes chances d’amourettes laotiennes et accepte leur invitation.

Au petit matin je me rends à la guest house accueillant Sandra et Pierre mais leur chambre et vide et leurs vélos n’y sont plus. Dès lors, la tenancière m’apprend qu’ils sont parti il y a environ deux heures. Nouveaux challenge, j’enfourche ma monture et part sur les chapeaux de roues, je les retrouve 3 heures plus tard. Mes compagnons m’accordent un peu de répit et s’arrêtent après 56 km, à Pakxan. Après une fin de journée reposante sur les bords du mékong, au moment de retrouver nos lits, une musique enivrante nous interpelle. Pierre et moi, en quête d’expérience authentique, nous mettons à sa recherche. Après quelques minutes d’impatiences nous nous retrouvons face à un énorme mariage en extérieur. Un petit groupe de convive surpris de nous voir  arriver à vélo nous presse de trinquer avec eux. Notre lao encore très basique nous comblons les blancs à la Bière Lao. Ce soir-là, il y aura beaucoup de blancs… Ayant un peu d’avance sur mon planning je me décide à suivre mes compagnons sur la boucle de khammouane, une merveille du Laos pour reprendre les termes du Lonely planet !

Le 11 février nous quittons la nationale et nous engageons sur la N°8. Très vite de sombres montagnes de pierre apparaissent, le décor est à la fois grandiose et apocalyptique.  La route se corse également nous affrontons 753 m de dénivelé positif sur moins de 5 km, l’entrainement de Luang Prabang à Vang Vieng paye, je tiens bon et jubile une fois le pic atteint ! (voir photo). Le soir, à Nahin je passe ma dernière soirée avec Sandra et Pierre, épuisé nous regardons un film et nous couchons.

Le 12 février je reprends seul la route afin d’assurer mon arriver à Thakhek avant l’expiration de mon visa. Je parcours les 50 km qui me séparent de la grotte de Konglor en moins de 2 heures ! Konglor est un des trésors du Laos. Le site est une immense grotte au travers de la quelle coule une rivière navigable sur 7 Km (malheureusement le manque de luminosité m’empêche de prendre de bonnes photos) !

Quelques jours au paravent un cycliste hollandais m’avait fait part de l’existence d’un sentier, non connu des touristes,  rejoignant la route N°8 dès la sortie de la grotte. Je mets donc ces conseils en pratique et me lance sur 50Km de piste sans trafique, sans touristes et aux paysages somptueux. Par un excès de confiance, aux dernières lueurs de la journée, j’attaque une montagne , la route principal se trouvant juste derrière. La montée est plus longue et plus raide que je l’imaginais. La nuit tombe et la route de sable est jonchée de trous, je chute sans arrêt. Finalement je rejoins la route de Thakhek 3 heures plus tard en marchant à coté de mon vélo avec pour seul éclairage les lueurs de la lune et ma frontale, une expérience intéressante mais que je ne reproduirais pas de si tôt !

Le 14 février, après une nuit tourmentée, installé sur le seuil d’une guest house, j’atteins Thakhek. Le dernier tronçon de route me donne l’opportunité de voir le barrage hydraulique de Nam Theun 2, un projet colossal réalisé par l’association de 31 pays, durant près de 5 ans et qui génère aujourd’hui 1000 mega watt soit plus qu’une centrale nucléaire !

Prochaine destination Savanakhet puis Pakse et le plateau des Bolovens !

En résumé :

05/O2 : 32Km Au alentour de Vientiane
06/02 : 39Km
07/02 : 140Km Ban Thabôk
08/02 : 56Km Pakxan
09/02 : 10Km Pakxan
10/02 : 61Km
11/02 : 67Km Nahin (avec 753m de dénivelé positif pour une altitude atteinte de 484m)
12/02 : 50Km Konglor
13/02 : 50Km Oudomsouk
14/02 : 70Km Thakhek
15/02 : 0Km Thakhek
16/02 : 13Km Frontière lao-thaïlandaise

Total depuis le début 7958Km