Du 7 Octobre au 5 Novembre

« Un nouveau monde » :

Après avoir fait nos adieux au Kazakhstan et tout particulièrement à la ville d’Almaty qui nous a accueillie plus de deux mois, le lundi 7 octobre nous décidons de prendre un train de nuit pour Urumqi. Cette décision, prise une nouvelle fois à contre cœur puisque qu’elle nous oblige à nous déplacer sans nos fidèles montures à deux roues, nous permet pour autant d’économiser deux semaines de visas. Le gouvernement Chinois nous autorise à renouveler deux fois notre visa pour une période d’un mois, la procédure prend 7 jours ouvrés et peux se faire après les 7 derniers jours de validités de nos visas.

A Urumqi, grande métropole du nord ouest de la chine, réputée pour être le point le plus éloigné de tout les océans, nous sommes accueillie par Sam, un chinois, voyageur à vélo également, mais peu loquace. Nous restons deux nuits dans l’appartement qu’il parage avec sa mère, une admirable cuisinière qui nous initie à la gastronomie chinoise. Le vendredi 11 octobre, malgré le temps gris et pluvieux (chose dont nous avions perdu l’habitude depuis des mois), nous nous décidons à quitter la ville. Nous empruntons un boulevard périphérique en construction, une grande artère vide bâtit au dessus des autres routes de la ville, le ciel sombre et opaque ainsi que tous ces grattes ciel en construction rendent le décor apocalyptique. Le plan est de rejoindre Lanzhou, capitale de la province de Gansu, à 2000 km au sud est d’Urumqi. Pour se faire nous disposons de trois semaines se qui signifie un bon rythme, de bonnes conditions et surtout aucun détours. Les deux premiers jours sont difficiles nous peinons à sortir de la ville ainsi qu’à rejoindre la nationale qui devrait nous conduire directement  à Lanzhou. Les nuits sont glaciales, mal équipé, nous dormons peu. Le troisième jour est un jour faste, nous sommes sur la bonne route, le vent est avec nous et nous sommes en descente. Nous parcourons 220 km avec une moyenne de plus de 30 km/h et un nouveau record de vitesse à 73 km/h.  Le soir nous arrivons à un office de douane, autour de nous, le désert, aucun arbre, aucun point d’eau, juste la route au allure d’autoroute. Nous rencontrons alors le responsable de l’établissement qui comble de la journée parle anglais et nous propose de dormir sur place. Une fois installé dans une salle de repos, nous sortons la carte afin de connaître notre position exacte, c’est alors qu’il nous indique un point à l’opposé de notre route sur un autre axe allant au sud ouest à travers les montagnes et dans une régions désertique, réputée pour ses meutes de loups. Une journée trop parfaite pour être vraie. Nos soucis juridiques ainsi que nos deux mois d’attente à Almaty nous ont appris à relativiser, nous accueillons cette nouvelle avec humour, au moins ce soir nous dormons au chaud et nous avons battue tous nos records. Nous ne pouvons faire demi-tour, avec un vent contre nous et en monté le détour nous couterait au moins 3 ou 4 jours sur notre planning. Nous décidons alors de prendre un bus puis un train jusqu’à Jiayuguan, connu pour abrité le dernier tronçon occidental de la Grande Muraille de Chine. Nous sommes le jeudi 17 octobre, désormais à 600 km de Lanzhou, nous disposons de plus de deux semaines pour arriver à destination, enfin nous pouvons respirer et profiter. Gautier souffre de problème de dos et d’épaules une vieille blessure qu’il traine mais depuis quelques jours la douleurs s’est accrue, il décide alors d’essayer la médecine chinoise. Il trouve un hôpital, la prescription tombe : trois séances de deux heures de massage. Petit veinard pourrait on penser, la réalité en est tout autre, Gautier va rapidement réaliser que les chinois ont une toute autre conception du massage et que le terme de médecine douce va lui sembler très abstrait (cf videos)

Les hôpitaux chinois n’ont rien à voir avec les nôtres, l’ambiance y est détendue, l’attente est inexistante et le personnel sympathique et souriant.

Jiayuguan est une ville belle, propre et moderne, nous y séjournerons trois jours.

Depuis notre arrivé en chine nous nous sentons réellement accueillie, les chinois nous apparaissent comme étant aimable, honnête, authentique et souriant. Nous sommes de véritable extraterrestre, chacun de nos déplacements en ville est accompagné de regards curieux, de « Hello ! » fusant dans les airs et de photos. La nourriture est abordable, diverse, colorée, parfumée, savoureuse, épicée un véritable voyage gustatif, chaque repas est une nouvelle découverte. Malgré cette richesse gastronomique,  nos palais européens, gluco-dépendant, nous poussent, après chaque repas vers les sucreries, saveurs quasiment absentes des plats chinois.

Le dimanche 20 octobre, les séances de Gautier terminées, nous nous mettons en route vers le Mur. Nous grimpons sur la muraille et marchons le long du dernier tronçon jusqu’à une tour, perchée sur la montagne, nous offrant une vue époustouflante sur le désert environnant.

Nous nous perdons  sur la route et passons à travers un dédalle de village ou le vert réapparait  subitement. La ruralité nous fascine avec ces petites parcelles en bocage réalisait par l’homme avec des méthodes naturelles permettant de créer de véritable oasis au milieu du désert.

Se perdre pendant le voyage et aussi une exceptionnelle façon de laisser d’avantage d’opportunités à la surprise et à l’émerveillement qui l’accompagne.

Finalement avec un peu de chance mélanger aux indications de la boussole nous retombons sur la bonne route et la ville de Jiuquan. Par une heureuse malchance, Gautier crève son pneu dans cette ville juste en face d’un bar, les précédent mois de voyage nous ayant appris à repérer les signes nous entrons dans le bar pour nous hydrater. Nous faisons alors la connaissance du couple de propriétaire, Lee Yen et son Mari Jowei qui s’empressent d’appeler leur cousin Yann Long à peine rentrer d’un bachelor à Londres. Très vite nous nous lions d’amitié avec eux, leur hospitalité est sans mesure. Nous passons deux jours à leurs coté, entre visite de la ville et découvertes gastronomique durant les quelles nous peinons à finir les plats tellement ils sont nombreux. Nous passons une soirée formidable dans leur bar avec leurs amis à parler, chanter, jouer de la guitare, découvrir leurs jeux et leurs alcools. Qu’il est bon d’avoir du temps !

Le mercredi 23 Octobre, après des adieux le cœur nouer, nous nous remettons en selle. Le soir, après avoir effectuer une belle distance en peu de temps, nous arrivons dans un village. Nous nous y arrêtons afin de nous restaurer et espérons pouvoir dormir chez l’habitant. Après quelques refus nous tombons sur un villageois qui décide de nous emmener à la police. Par le biais d’une traductrice au téléphone nous leur expliquons que nous venons de France à vélo, qu’il fait trop froid ce soir pour dormir sous la tente et que nous voulons dormir dans leur bâtiment. L’ambiance est décontracté comme de coutume en Chine, on nous offre des cigarettes (qu’il est parfois difficile de refuser), on nous félicite sur nos tailles et nos barbes tout particulièrement celle de Gautier qui les impressionne beaucoup. Malheureusement pour nous, il est impossible, pour les policiers, d’intégrer le fait que nous puissions dormir par terre dans un de leurs bureaux. Ils décident alors de nous escorter jusqu’à un hôtel où finalement ils s’arrangent avec le propriétaire des lieux pour nous laisser la chambre gratuitement. Décidément la chine est pleine de surprise ! Nous roulons encore durant quelques jours, longeant par moment de longs tronçons de muraille en torchis, se dissimulant parfaitement dans ce décor sablonneux. Notre allure est bonne, les kilomètres s’enchainent, 100, 120, 130 km sans s’arrêter. Nous sommes presser d’atteindre Lanzhou et de voir à quoi ressemble la capitale de cette province.

Le vendredi 25 octobre, à l’approche d’une ville, nous tentons une nouvelle technique pour trouver où nous loger. Nous nous rendons au lycée de la ville et cherchons le professeur d’anglais. A notre grande surprise la démarche fonctionne, nous rencontrons Félix, lui expliquons notre situation et spontanément il nous invite à diner avec lui et nous héberge pour la nuit.

Le lundi 28 octobre, nous quittons Gulang, une petite bourgade où nous avons était accueillie comme de véritable rock-star par Fanheng et ses amis, les flashs des appareilles photos fusaient dans tout les sens.  Depuis quelques jour nous empruntons l’autoroute qui, paradoxalement et moins dangereuse que la nationale, l’asphalte est parfaite, la route directe et nous disposons de l’entièreté de la bande d’arrêt d’urgence. A la sortie d’un tunnel, Marco s’arrête afin de se dévêtir laissant Gautier creuser l’écart. Au moment où il se remet en scelle une voiture de police le dépasse et le force à se ranger.

(Marco)

– A ma grande surprise les policiers sont de nouveau très sympathique, je négocie pendant quelques minutes pour continuer sur l’autoroute mais ils refusent et me déposent avec mon vélo sur la nationale G312.  Je roule dans les montagnes, le décor est magnifique et à 10 km/h de moyenne j’ai vraiment le temps de l’apprécier ! Après 4h de moulinage et une petite quarantaine de km parcouru un camion m’interpelle. Je sais ce qu’il veut mais je résiste et passe devant lui, 500 m plus loin il me dépasse, s’arrête, je craque et monte avec lui.  Ce routier très souriant transporte des noix et des épices, il se rend à Nanjing à 300 km au Nord Ouest de Shanghai. Durant les trois heures que nous allons passer ensemble il essaiera de me convaincre de partir avec lui, la tentation est grande, nostalgie de la cote, mais ma priorité est de retrouver Gautier, toujours sur l’autoroute. Lorsqu’en fin d’après midi j’arrive enfin à le joindre j’apprend qu’il est 30 km derrière moi,  le soleil se couchant, nous nous donnons rendez vous à Lanzhou, le lendemain. Le Mardi 29 Octobre, nous arrivons à Lanzhou, la ville est gigantesque ! Arrivant par la nationale, je roule déjà depuis plus de 30 km et je ne vois toujours pas l’ombre d’un centre ville. Je longe la Rivière Jaune qui porte désormais bien son nom tellement celle ci est polluée et sale. Ne sachant pas où aller ni quelle rive emprunter, je m’arrête dans un magasin de montagne, je sympathise avec Tigger un membre de l’association de mountaineering  de Lanzhou. Je lui demande alors de m’indiquer la route pour me rendre chez Sarina notre hôte couchsurfing, Il décide alors de m’y emmener. Nous roulons alors plus d’une demi-heure cote à cote, lui en moto et moi à vélo, à travers les grands boulevards de la ville. Je rencontre enfin Sarina qui m’apprend que Gautier est également en ville, par un heureux hasard nous sommes arrivés en même temps.

Sarina est une Chinoise de Lanzhou, elle revient de deux ans aux Etats-Unis et au Canada entre échange universitaire et backpacking sur les deux territoires. Son Anglais est parfait et son accent américain surprenant.

Les choses commencent bien, dès le premier soir la cousine de Sarina nous emmène diner au Crown Plaza, nous n’en revenons pas !

Grace à notre hôte nous trouvons rapidement l’établissement où faire nos prolongations de visa. C’est parti pour 7 jours d’attente à Lanzhou!

Les Chinois sont en grande forme, l’activité physique quotidienne semble être un pilier de leur culture. La plupart des villes sont équipées d’une multitude d’appareils de fitness en libre service. Tout au long de la journée nous rencontrons, dans les parcs mais également dans les rues, des individus s’adonnant à la danse, au badminton, à l’épée, au taïchi et  bien d’autres disciplines sportives.

La chine à encore de nombreux trésors à nous offrir!

A bientôt dans les contrées vertes du sud!