Du 8 janvier au 1er février :

Marco:

Mon visa laotien expirant et l’arrivé de mes parents en Thaïlande approchant, je prends la décision de quitter le pays et de les attendre à Chiang Rai. Cette ville du Nord Est de la Thaïlande est réputée pour être au centre du triangle d’or et également pour son temple blanc, œuvre artistique dont les avis sont contrastés.  Devant quitter le Laos rapidement et voulant voyager quelques jours avec mes parents, je laisse mon vélo à Luang Prabang, sachant qu’ils y repassent dans quelques semaines.

Un avant-gout de la Thaïlande :

Le mercredi 8 janvier, je prends un bus local qui mettra  14 heures avant d’arriver à la frontières lao-thaïlandaise du côté de Houay Say (nord-ouest du Laos). Je marche Jusqu’au poste frontière puis jusqu’à la ville de Chiang Kong à 150 km de Chiang Rai. Mon projet initial était d’effectuer ces 150 km à pied mais après une journée de marche je réalise que le bus reliant les deux villes coûte un peu plus d’un euro et que la marche est vraiment plus monotone que le vélo ! Je passe la nuit à Chiang kong où je rencontre un véritable héro pour moi ! Alan est propriétaire d’une auberge, d’un bar et fut un cycliste de haut niveau. Il est entre autre détenteur du record du tour du monde effectuer en 100 jours !!! Nous passons la soirée à discuter des joies du voyage à vélo. Le lendemain, à Chiang Rai, je me rends à Chock Dee, une guesthouse aux influences rastafari, recommandée par Alan. Je rencontre alors Odd, le propriétaire, à qui j’avoue ne pas vouloir rester dans la ville et aimerai me rendre à la campagne, dans une ferme où je pourrais être utile en attendant mes parents.  Il m’annonce alors qu’il est propriétaire d’une plantation d’hévéa et qu’il  prépare en ce moment un festival reggae sur le domaine. Il n’est pas sure qu’il y aura du travaille pour moi mais il me propose d’y aller et d’y rester si je le désire.  La campagne, à a peine quelques kilomètres  de la ville, est merveilleuse, collines verdoyantes, rizières, pâtures et cabanes sur pilotis en font un mélange parfait. Je passerai quelques jours dans la ferme entre saignées d’hévéa, lecture, perfectionnement de mon thai, découvertes gastronomiques (chien), et soirées avec les locaux.

Retour au Laos :

Le samedi 18 Janvier, je loupe de peu mes parents. Afin de les rattraper à Luang Prabang, sachant qu’il voyage par  voie fluvial, je prends un speed boat. Comme son nom l’indique, cette petite embarcation (7 personnes) est rapide, tellement rapide que les passagers sont muni de casques. Après cette 7 heures à un train d’enfer je les dépasse juste avant d’arriver à Luang Prabang.  Nous Passons quelques jours ensembles entre visite de Luang Prabang et des villages de Nong Khiaw et  Muang Ngoy  sur les bords de la rivière Nam Kahn. Je profite de leur présence pour faire des réserves  autour de bon repas ! Ils m’apportent également deux pneu neufs afin d’être sûre d’accrocher la piste laotienne!

On the road again :

Le dimanche 26 Janvier 2014, je quitte enfin et définitivement l’ancienne capitale, pour me diriger vers le sud sur la national N13. Très vite les choses se gâtent, le soleil tape et la pente est de plus en plus raide, un mois sans pratiquer et j’ai l’impression d’avoir perdu toute ma condition physique. Sur certaine montée, lorsque la vitesse passe en dessous des 5 Km/h,  je lutte pour ne pas descendre du vélo. Ma détermination est mise à rude épreuve. Le soir, après seulement 43 Km,  je m’arrête dans un village du nom de Houay Hia. Tout en dégustant une bonne portion de riz gluant accompagné de sardines à la sauce tomate, je fais la rencontre de Xiengchanhtha Suthidavong, un ex novice (moine) à l’anglais quasi courant. Ensemble nous faisons le tour du village,  il m’explique que des bouddhistes et des catholiques vivent ici, en harmonies.  Me voyant intéressé il m’emmène chez le prêtre, Mr Bounmy Kindavong.  D’un sourire bien veillant, cet homme m’accueille dans sa demeure qu’il partage avec sa femme et trois de ses petits-enfants. Je m’aperçois rapidement  qu’il est physiquement faible. Je discute alors avec sa femme aidé par Xiengchanhtha, elle m’apprend que son mari souffre d’hypertension et de diabète chronique, malheureusement ils n’ont pas d’argent pour acheter le traitement.  Alors que ces maladies se traitent très bien en France, je réalise qu’ici la réalité en est toute autre. Madame Kindavong me raconte que certains jours son mari perd la vue et que d’autres, il est tellement faible qu’il ne peut se rendre à l’église. Pris de compassion je décide, le lendemain,  de me rendre à l’hôpital de Luang Prabang  avec Monsieur Kindavong afin de lui obtenir des médicaments.  Je passe la fin de journée au village à jouer au volley laotien, sport très populaire. Il s’agit d’un volley qui se joue avec une petite balle de bambou et avec toutes  les parties du corps excepté les mains et les bras. Il est souvent très acrobatique !

Le lendemain,  je repars pour affronter les montagnes. Après une journée harassante et 63 km au compteur,  je m’arrête juste avant la tombée du jour dans un petit village après Kiew Ka Cham. Une bonne partie du village se met à rire lorsque, comme eux, je prends ma douche au puits du village.

Le mercredi 29 janvier, j’atteins Vang Vieng, complètement épuisé après 145 km parcouru dont au moins la moitié en pure montée. Attablé à un restaurant un groupe de chinois prend des photos de moi  « je dois vraiment avoir une mine affreuse. » Les montagnes typiques du Laos entourent la ville, de mon auberge la vue est magnifique. Une rivière (Nam Song) au lit peu profond passe derrière la rue principale, frontière naturelle entre la ville et la campagne cet endroit est vraiment relaxant et les plateformes sur pilotis qui y sont installés en font un endroit parfait pour lire. Le site de Vang Vieng est un petit paradis malheureusement une fois de plus l’influence du tourisme a transformé le paysage. Dans cette ville, il ne reste plus que des bars, restaurants, guesthouses et agence de tourisme. La plupart des touristes y vont pour s’alcooliser, notamment lors du tubing (descente de la rivière en bouée avec arrêt aux bars installés sur la rive) et passer la journée à regarder « Friends » qui tourne en boucle dans la plupart des restaurants. Je reste deux jours dans cette ville afin de me reposer et de lire pour perdre du poids par tous les moyens !

Le samedi 1er Février, je roule tout la journée pour essayer d’achever les 160 Km qui me séparent de la capitale, Vientiane. Privé de la protection des montagnes et des arbres, le soleil et la température ont raisons de moi, je m’arrête vers 17 heures rouge comme une écrevisse et avec un mal de tête qui s’annonce. 40 Km me séparent de la ville. Alors que je m’apprête à passer à table je suis immédiatement accoster par un groupe de laotien fort sympathique, je dîne avec eux et finalement ils me déposeront en pick up, à Vientiane.

En résumé :

26/01 : 43 km H Houay Hia

28/01 : 63 km Kiew Ka Cham

29/01 : 145 km VangVieng

01/02 : 125 km Vientiane

Total depuis le début 7370km